22 oct. 2017

"Ça", Stephen King


Editions LIVRE DE POCHE (2017)

VO : It (1986)

Genre : Aventure, Horreur

Selon nous : A partir de 14 ans

Résumé :

"Enfants, dans leur petite ville de Derry, Ben, Eddie, Richie et la petite bande du « Club des ratés », comme ils se désignaient, ont été confrontés à l’horreur absolue : ça, cette chose épouvantable, tapie dans les égouts et capable de déchiqueter vif un garçonnet de six ans…
Vingt-sept ans plus tard, l’appel de l’un d’entre eux les réunit sur les lieux de leur enfance. Car l’horreur, de nouveau, se déchaîne, comme si elle devait de façon cyclique et régulière frapper la petite cité.
Entre le passé et le présent, l’enfance et l’âge adulte, l’oubli des terreurs et leur insoutenable retour, l’auteur de Sac d’os nous convie à un fascinant voyage vers le Mal, avec une de ses œuvres les plus amples et les plus fortes."







MON AVIS : 

Amandine : ★★★★★

Je n'ai jamais voulu lire ce livre, par crainte. Mais, je suis allée voir le film paru récemment. Et... J'ai adoré ! Pendant plusieurs jours, je pensais aux aventures des membres du Club des ratés, je pensais à Ça... J'avais envie d'en savoir plus, de faire davantage leur connaissance. Alors j'ai décidé de me plonger dans l'ouvrage de Stephen King. Suite à la sortie du film, le livre a été réédité et ça tombait bien, je suis tombée amoureuse de la couverture ! (La couverture d'un livre est très importante dans mes choix de lecture !)

J'ai rapidement commencé ma lecture, et en même temps, a débuté ma fascination pour Ça.

Le livre est découpé en plusieurs parties, elles-mêmes entrecoupées de petits chapitres, ce qui rend la lecture assez dynamique. Il y a deux parties principales : les souvenirs et l'existence actuelle des personnages.

La vie des membres du Club des ratés m'a très vite captivé. Le fait d'avoir vu le film avant la lecture ne m'a pas dérangé, contrairement à ce que je craignais. J'ai pu faire certains liens entre les histoires et les personnages. 

La "première partie" est celle que j'ai préférée. Elle raconte chaque souvenir des membres du Club des ratés. Nous faisons leur connaissance lorsqu'ils étaient enfants et comment ils ont rencontré Ça, chacun leur tour.

L'ambiance générale du livre nous apparaît instantanément. On ressent vite un sentiment de malaise et d'angoisse. Les vies de Stanley, de Ben, de Bill, d'Eddie, de Richie et de Beverly ne sont pas banales, elles sont marquées par leur passé, par leurs rencontres avec Grippe-Sou le Clown Dansant. Certains personnages sont plus touchés que d'autres... Je pense notamment à Beverly. Les passages qui décrivent sa vie d'adulte m'ont presque donné la nausée. Ils font d'ailleurs partie des lignes les plus dures à lire, à mon sens. 

Grippe-Sou fait son apparition assez tardivement, vers la moitié du livre. J'aurais aimé le voir plus souvent. Néanmoins, je ne pense pas que Grippe-Sou soit réellement LE monstre. La ville de Derry est une ville polluée par le mal-être, le dédain et son atmosphère lugubre. Ça est-il responsable ? Ou bien est-ce le cœur pourri de la ville qui a attiré Ça ..?
Grippe-Sou prend la forme de nos peurs de les plus profondes, n'est-il donc pas finalement, un simple reflet de nous-même ? 

Le ton général du livre n'est pas la peur, encore moins la terreur. Mais c'est un livre étrange. Des choses banales deviennent dérangeantes. Même la relation entre les membres du Club des ratés, enfants, m'a questionné.  Beverly est décrite comme une jeune fille séduisante, presque sensuelle. Les garçons du groupe sont irrémédiablement attirés par elle, et leurs pensées peuvent être déplacées, voire sexuelles et érotiques. En prenant du recul, j'ai trouvé cet élément pervers, surtout venant d'enfants de 11 ans.
Beverly est au centre des aspects même de la perversion. Je pense notamment à la relation que son père lui impose. Stephen King cherche-t-il à faire passer un message ? A dénoncer quelque chose à travers la vie de Beverly ?  
Pour moi, ce n'est pas Grippe-Sou qui crée le malaise pour le lecteur mais bien la ville et ses habitants. 

Toutefois, le Club des ratés est un groupe soudés et solides. Certains passages du livre sont drôles lorsque le groupe des enfants est réunis. Je n'ai pas résisté au charme de Richie et de ses imitations. 

Enfin, la "deuxième" partie développe leurs vies d'adultes accomplies, vingt-sept ans plus tard. Les membres du groupe se retrouvent et font un premier pas vers leurs souvenirs d'enfants. J'ai été presque émue de découvrir la ville de Derry vieillie et abîmée. Je me suis rendue compte que Derry est présentée comme un personnage à part entière. 

Ça est un livre compliqué. Il faut voir au-delà du livre d'horreur ou d'aventure. C'est presque un livre philosophique mais je ne saurais pas l'expliquer... Je pense qu'il y a énormément de choses cachées entre les lignes de cette histoire. 
Lisez ce livre sans craintes, il ne fait pas peur. Il intrigue, il gêne. 

La toute fin du livre nous donne un aperçu de l'ambiance du second tome. Je suis pressée de le lire. Et je pense sincèrement que le Club des ratés va me manquer, en attendant. Je me suis beaucoup attachée à cette lecture, sans savoir pourquoi. 




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